Paul Valéry (1871-1945)


Guy de MaupassantPaul Valéry, est né en octobre 1871 à Sète. Il fait d’abord ses études à Montpellier et s’inscrit par la suite à la faculté de droit en 1889. Il rencontre alors Pierre Louÿs, Stéphane Mallarmé, et André Gide et publie des poèmes dans des revues symbolistes. C’est en 1892 qu’il décide de renoncer à la poésie. En 1900, il devient alors le secrétaire particulier d’Edouard Lebey, administrateur de l’agence Havas et s’éloigne peu à peu des milieux littéraires. Pourtant, c’est à ce moment de sa vie qu’il entreprit la rédaction des Cahiers (publiés posthume), dans lesquels il rédigeait quotidiennement ses rapports existentiels au temps, au rêve et au langage.
En 1900, Paul Valéry épousa Jeannine Gobillard, et eut trois enfants. Ce n’est qu’au cours de l’année 1917, qu’il se remet enfin à écrire grâce à l’instance de Gide et ses ouvrages connaissent alors un vif succès qui le mène à la célébrité. Celle-ci est en partie due à sa publication chez Gallimard de La Jeune Parque, dont le succès fut immédiat et par la suite Le Cimetière marin, en 1920, et autres recueils poétiques dont Charmes, en 1922.

1925 marque son entrée à l’académie française, il est également nommé professeur au Collège de France, chaire de poétique en 1937 et, en 1939, il fut même président d’honneur de la Sacem. A cette époque, il écrit des préfaces, donne de nombreuses conférences, et écrit des œuvres en prose qui constituent les cinq volumes de Variétés.
Pour citer d’autres de ces œuvres on peut évoquer de manière non exhaustive bien entendu : 1888, Conte de Nuit ; 1889 Rêve. Élévation de la Lune. Les Vieilles Ruelles. Quelques notes sur la technique littéraire ; 1890 Narcisse parle. Le jeune prêtre. La suave agonie. Pour la nuit ; 1894 L'introduction à la méthode de Léonard de Vinci ; 1898 Agathe ; 1924 Fragments sur Mallarmé. Variétés I ; 1925 L'Âme et la Danse ; 1937 Villon et Verlaine. L'Homme et la Coquille ; 1938 L'existence du symbolisme. Variétés IV. La Cantate du Narcisse. Introduction à la Poésie ; 1939 Mélanges ; 1942 Mauvaises Pensées et Autres ; 1944 Variétés V. Ode à la France. Variations sur ma Gravure ; etc.

On peut aussi ajouter un dernier épisode de sa vie, lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, après quelques péripéties et refusant de collaborer, Paul Valéry allait perdre sous l’occupation son poste d’administrateur du centre universitaire Niçois. La semaine même où s’ouvrait, dans la France libre, le procès Pétain, Paul Valery mourut à Paris le 20 juillet 1945. Il reçu des funérailles nationales, son inhumation eut lieu à Sète dans son cimetière marin…

 

Cimetière Marin

«« Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite,
entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur
le calme des dieux!
[...]
Stable trésor, temple
simple à Minerve,
Masse de calme, et
visible réserve,
Eau sourcilleuse, Oeil
qui gardes en toi
Tant de sommeil sous une
voile de flamme,
O mon silence! . . .
Édifice dans l'âme,
Mais comble d'or
aux mille tuiles, Toit!
Temple du Temps, qu'un seul soupir résume,
À ce point pur je monte et m'accoutume,
Tout entouré de mon
regard marin;
Et comme aux dieux
mon offrande suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l'altitude un
dédain souverain.
Comme le fruit se
fond en jouissance,
Comme en délice il change
son absence
Dans une bouche où sa
forme se meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante
à l'âme consumée
Le changement des rives
en rumeur. [...] »

 

 

Dessin : Delphine Priet-Mahéo