Louise Labé (1524-1566)


portrait de Louise LabéPoète de la Renaissance, surnommée « la belle cordière », Louïze Charly dite Louise Labé est native de la ville de Lyon. Son année de naissance est mal connue entre 1924 et 1925.

Issue d’une famille aisée de fabricants de cordes, et qui reçue une bonne éducation, Louise Labé est réputée pour être une femme cultivée et d'une grande beauté. Pratiquant plusieurs activités comme l’équitation et la musique (luth), parlant plusieurs langues (espagnol, italien, latin), elle était à la tête d’un salon mondain dont la société brillante et intellectuelle de la ville était friande. En 1555 par « privilège » accordé par le Roi, elle réussit à faire publier ses œuvres. On peut noter : Épître Dédicatoire en 1555, Les Vingt-Quatre Sonnets vers 1545-1555, Les Trois Elégies vers 1553, ou encore le célèbre Débat de Folie et d'Amour vers 1554-1555 où elle se prononce envers l’indépendance de pensée, la liberté de parole amoureuse et le droit à l'éducation.

Son oeuvre est assez diversifiée et peu conséquente. Ses poèmes évoquent les joies et les souffrances de l'amour, ce qui est très audacieux et osé pour une femme de son temps. Inspirée mais non influencée par Pétrarque, pour l’amour idéalisé, et admirée de beaucoup et surtout du poète lyrique Olivier de Magny. Nombreux vers chantent sa beauté et lui firent dédiés. Ses poèmes, sonnets et autres textes sont écrits dans un style simple. Louise Labé raconte l’amour, la femme en souffrance et l'homme objet de désir. L’échec amoureux se devine dans ses poèmes, marqués par une grande rigueur formelle. Louise Labé se livre et se délivre dans ses poèmes… Elle est souvent, et pour beaucoup, perçue comme précurseur de la femme moderne et libérée.

Sa gloire se perdra peu à peu. Après la mort de son mari, puis celle d’Olivier de Magny, Louise Labé se retire pour vivre comme recluse. Ses dernières années restent assez mystérieuses…
Elle meurt en 1566 dans sa maison de la Dombes
.

 

Sonnets

« Depuis qu'Amour
cruel empoisonna
Premierement de son feu
ma poitrine,
Tousjours brulay de sa
fureur divine,
Qui un seul jour mon
coeur n'abandonna.

Quelque travail, dont
assez me donna,
Quelque menasse et
procheine ruïne :
Quelque penser de mort
qui tout termine,
De rien mon coeur ardent
ne s'estonna.

Tant plus qu'Amour nous
vient fort assaillir,

Plus il nous fait
nos forces recueillir,
Et toujours frais en ses
combats fait estre

Mais ce n'est pas qu'en
rien nous favorise,
Cil qui les Dieus et
les hommes mesprise :
Mais pour plus fort
contre les fors paroitre.

Clere Venus, qui erres
par les Cieus,
Entens ma voix qui
en pleins chantera,
Tant que ta face au haut
du Ciel luira,
Son long travail et
souci ennuieus. 
[…]


 

Je Vis, Je Meurs ; je me brûle et me noie